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Jeudi 27 juin 2024, à Cotonou, la Cellule de contrôle et d’inspection des structures de prestations de soins médicaux (Cci-Spsm) était face aux professionnels des médias pour un point de presse sur les résultats de ses actions et de ses délégations départementales sur le terrain.
« Au cours de ce second trimestre de l’année 2024, la Cellule a actualisé ses outils de travail, notamment le guide d’inspection et de contrôle des établissements de santé (ES), le guide d’investigation et d’analyse des évènements indésirables (EI). Dans les différents départements de notre pays, nous avons contrôlé le respect des normes dans 336 formations sanitaires parmi lesquelles 71 maternités dans la zone sanitaire d’Allada Toffo Zè et dans la commune d’Abomey-Calavi. Enfin, nous avons investigué et analysé les causes profondes de six évènements indésirables signalés par des plaintes au Ministre de la Santé et ayant conduit malheureusement tous à des décès ». C’est par ce propos liminaire que le Pr Blaise Ayivi, Coordonnateur de la Cci-Spsm plante le décor du point de presse. Les objets de ces plaintes étaient, poursuit-il, « le décès de deux patients des suites d’une prise en charge de l’appendicite, l’un dans une clinique et l’autre dans un grand hôpital ; la négligence du personnel dans une maternité avec décès d’un nouveau-né ; les dysfonctionnements de services avec décès de patients dans une clinique médico-chirurgicale et dans un grand hôpital ».
Face à ce tableau qui n’est pas reluisant, il a été proposé des actions correctrices à savoir la restitution des résultats de l’investigation à chaque établissement de santé ; l’assistance aux établissements de santé pour la correction des écarts observés, fait savoir le Coordonnateur de la Cci-Spsm. Au cours du point de presse, il a été également question de l’exercice illégal de la médecine ; un problème qui a la peau dure « malgré les actions de fermeture des établissements de santé illégaux mises en œuvre directement ou suite à nos propositions par le Ministre de la Santé », déplore le Professeur Blaise Ayivi. « Nous constatons : une exploitation d’un ES sans autorisation d’ouverture et d’exploitation ; des agents de santé qualifiés, voire des médecins qui font des prestations dans un ES sans autorisation d’exercice en clientèle privée ; des professionnels de santé disposant de toutes les autorisations requises pour exploiter un ES mais qui posent des actes sortant de leur cahier des charges ; exemple : mener des activités d’analyses biomédicales dans un cabinet de soins infirmiers ou dans une clinique d’accouchements eutociques ou encore être médecin généraliste et poser des actes chirurgicaux ; des infirmiers et infirmières qui posent des actes médicaux professionnels sans s’en référer à l’ordinogramme ou à un médecin ; des aides-soignants ou aides-soignantes qui font des diagnostics et des prescriptions de médicaments , des ES privés sans enseigne visible ou qui offrent des prestations clandestinement pour ne citer que ceux-là » renchérit le Coordonnateur de la Cci-Spsm qui laisse entendre que de janvier 2023 à Mai 2024, la Cellule de contrôle et d’inspection a constaté sur le terrain, 38 cas d’exercice illégal de médecine dans les seuls départements de l’Atlantique et du Littoral. En conséquence, il a été décidé de la fermeture des ES illégaux et l’enclenchement des procédures judiciaires pour certains contrevenants.
Inspection de maternités
« Dans le but de réduire la mortalité de la mère et du nouveau-né, le Ministre de la Santé a créé une task force. La Cellule a proposé de contrôler la sécurité des patients dans les maternités aussi bien privées que publiques, notamment sur le volet de l’organisation et du fonctionnement de ces maternités. Ainsi au cours de ce mois de juin 2024, nous avons inspecté les maternités de la zone sanitaire Allada-Toffo-Zè et de la commune d’Abomey-Calavi. En attendant les rapports définitifs, les premiers résultats montrent que peu de femmes enceintes font un recours précoce aux soins, réalisent les consultations prénatales et le bilan prénatal. Cette attitude ne permet pas d’identifier tôt les grossesses à risque », a par ailleurs ajouté le Pr Blaise Ayivi, Coordonnateur de la Cci-Spsm.