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« L’économie mondiale et les défis de la coopération internationale dans les pays africains ». C’est sur ce thème que les réflexions ont été menées jeudi 20 juin 2024 à l’Institut national des artisans de justice et de paix (Iajp) du Chant d’oiseau à Cotonou. Répartis dans trois cercles de réflexion, et sous la direction d’universitaires, les participants ont fait des propositions visant à contribuer au développement réel du continent dans un partenariat gagnant-gagnant.
Si à l’Iajp-Co, centre de réflexion et des débats d’idées, le thème de l’année 2024 dont dérivent les termes trimestriels est intitulé « La coopération internationale et les défis contemporains en Afrique », c’est sur le thème « L’économie mondiale et les défis de la coopération internationale dans les pays africains » que les travaux du deuxième trimestre ont porté. Le dernier acte dudit trimestre, qui intervient après la conférence animée quelques mois plutôt par le Professeur John Igué et le panel co-animé par le Professeur Maxime Hounyovi et les députés et anciens ministres Lazare Sèhouéto et Ganiou Soglo, ce sont les réflexions dans des groupes. A cette soirée, trois groupes ont été mis en place sous la direction du Professeur Maxime da Cruz, Professeur titulaire des sciences du langage et de la communication, ancien Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, qui a coordonné les réflexions au niveau du Groupe n°1. Les Groupe numéro 2 et 3 respectivement dirigés par Monique Ouassa Kouaro, Professeur titulaire de Sociologie Anthropologie et Hygin Kakai Glèlè, Professeur titulaire de science politique. Pour faciliter les échanges, les travaux ont été faits autour d’une question commune et deux questions spécifiques. Entre autres : quels sont les défis actuels de la coopération entre les pays de la sous-région ouest africaine ? Pourquoi promouvoir une croissance économique nationale résiliente qui valorise le capital humain et quels en sont les leviers ? Comment faire de l’Afrique en général et du Bénin en particulier un pays à économie durable, dynamique, prospère et compétitive ? Que comprendre par promouvoir une coopération d’investissement qui réponde aux besoins des populations ? De la restitution faite des propositions en plénière, il y a des défis à relever en matière de coopération entre les pays africains, à savoir : l’identification des problèmes réels des populations, le défi de la valorisation des ressources humaines, le défi de la coopération sincère et réelle entre les pays africains d’une part, et entre les pays africains et ceux du nord d’autre part. Des leviers sur lesquels il faut s’appuyer pour la promotion d’une croissance économique nationale résiliente, gage de la valorisation du capital humain ont été proposés. Il s’agit de l’éducation, la sécurité, la souveraineté des pays africains et de l’environnement. « Pour la résolution de nos problèmes, puisqu’on a parlé de coopération d’investissement, l’investissement il est ici. Allons vers les proches parce que les solutions qu’ils vont nous proposer ne sont pas très différentes de celles qui répondent à notre environnement, avant d’aller chercher ailleurs. Vous rencontrez des étrangers, même au Bénin, qu’on fait venir pour des projets, vous valez mieux que des camarades de promotion. Mais on les envoie comme des coopérants. Quand les gens vous apportent les ressources, l’essentiel de ces ressources retournent chez eux », a laissé entendre le président de séance, Pr. Maxime da Cruz. « Evitons de piétiner nos réalités endogènes, nos cultures. Nous sommes dans un pays où l’éducation est extravertie essentiellement. Les conditions dans lesquelles on forme nos enfants aujourd’hui les amène à préférer ce qui vient de l’étranger, changeons cela. Même si dans le cadre des échanges les autres nous proposent des solutions, essayons de les contextualiser (…). Ne faisons venir que ce que nous ne produisons pas encore chez nous en attendant de le produire. Tout le monde se bat se pour cela », a ajouté l’ancien Recteur de l’Uac.
Mot de clôture des responsables de l’Iajp-Co
Procédant à la clôture des travaux de ce rendez-vous qui ont mis fin à la vague des activités de réflexion du deuxième trimestre à l’Institut, l’Abbé Hermann Agboffo, Directeur adjoint de l’Iajp-Co s’est réjoui des riches apports des uns et des autres sur le thème, qui, a-t-il dit « serviront aux politiques épris du respect des droits et de la dignité de l’homme dans une démocratie responsable, comme moyen par lequel ils aboutiront à des mécanismes adéquats aux situations précaires de l’Afrique et du Bénin en particulier ». Selon le Père Agboffo, ces mécanismes seront des moyens privilégiés qui garantissent aux populations, la sécurité militaire, alimentaire, sanitaire, commerciale et éducative. « Je vous invite à poursuivre les réflexions. C’est ce que l’Iajp fait en constituant un espace de réflexion. On a besoin de réfléchir (…). On ne peut pas dormir sur nos lauriers.», conclut à son tour l’Abbé Arnaud Eric Aguénounon, Directeur de l’Iajp-Co en invitant le public à la conférence inaugurale du troisième trimestre prévue pour le jeudi 18 juillet 2024.