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Bénin: Le message du Pr. Holo concernant les «exilés et détenus politiques»

Pr. Théodore Holo s'est prononcé sur la situation des « exilés et détenus politiques » dans son pays
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Dans cette huitième et dernière publication de l’entretien exclusif avec Africa Dev News, le Professeur Théodore Holo a, dans sa conclusion, évoqué la situation des fils et filles du Bénin en exil ou en détention depuis l’avènement en 2016 du pouvoir de Patrice Talon. Voici le message de l’ancien ministre et ancien président de la Cour constitutionnelle aux dirigeants actuels.

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Africa Dev News : Un mot pour conclure cet entretien
Pr. Théodore Holo : Je souhaite que nous comprenions que nous sommes fils du même pays. Nous pouvons ne pas être d’accord, mais nous devons trouver des mécanismes du dialogue, entre nous, pour des compromis nécessaires pour préserver le vivre ensemble. Je voudrais rappeler que l’Article 16 de notre Constitution, en tirant leçon de ce que nous avons connu durant le Prpb (période révolutionnaire au Bénin), a précisé que nul ne peut être contraint à l’exil. Il faudrait que nous puissions faire en sorte que nos frères qui sont obligés de vivre à l’extérieur apportent leurs contributions au développement du pays. Il y a également dans notre Constitution, la présomption d’innocence, qui fait que tant qu’il n’y a pas une décision de condamnation définitive, nous ne devons pas penser que la personne est coupable. Qu’il vous souvienne en 2016, quand Patrice Talon voulait être candidat à l’élection présidentielle, on parlait des dossiers qu’il avait en cours. Au niveau de la Cour, nous avons dit présomption d’innocence et que tant qu’il n’y a pas eu une condamnation devenue définitive, il est pour nous innocent. Il faut que nous ayons cette culture et que nous puissions bénéficier de procès juste et équitable pour préserver la paix ; parce que ceux qui sont au pouvoir ne seront pas alternativement au pouvoir. Je prends par exemple ‘’Les mercredis rouges’’ que mes amis Djogbénou et autres animaient. Le président Yayi Boni voulait l’interdire, je lui ai dit que le droit de manifester fait partie des libertés fondamentales, mais qu’il peut encadrer. Sans rien me dire, il va consulter après ma femme qui lui donne la même raison. Et les gens ont continué leur manifestation. C’est les mêmes qui avaient manifesté et sont aux affaires aujourd’hui qui ne veulent plus que d’autres marchent même si on a ‘’Les jeudis noirs’’. Si vous ne permettez pas aux gens de marcher pour exprimer leurs frustrations, ils auront tendance à recourir à d’autres moyens plus violents. Quand il n’y a pas de débats entre opposition et Majorité au Parlement, c’est dans la rue qu’il y a confrontation. Voilà pourquoi il ne faudrait pas que notre Parlement soit monocolore, et que ce qui en sort soit le reflet du consensus trouvé sur la base de nos diversités ; parce que chacun de nous souhaite le bien du pays. Donc je souhaite qu’il y ait la paix au pays, la cohésion nationale, la stabilité des institutions et que nos gouvernants puissent préserver leur légitimité.
Quand vous parlez de ceux qui sont des exilés, je suppose que vous parlez également de ceux qui sont en prison ?
Quand je parle de présomption d’innocence, je pense à tous ceux-là. A des moments donnés, pour la Conférence nationale, ceux qui avaient eu des condamnations, ceux qui avaient été exilés, tout ceci a été levé pour permettre leur participation. Ce qui fait que quelqu’un comme Adrien Houngbédji est revenu, Bertin Borna aussi. Et malgré ce qu’on a pu reprocher au président Kérékou, avec son ouverture d’esprit pendant la Conférence nationale, à la fin du mandat du Haut conseil de la République, on l’a amnistié pour les crimes ou délits qu’il aurait commis depuis le Prpb. Cela nous a permis d’avoir la paix. Nous sommes filles et fils du même pays, il faut que nous ayons cet esprit.
Propos recueillis et transcrits par Jacques BOCO

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